Un club de lecture technique
L’idée générale
Une bonne partie de mon apprentissage passe par la lecture : programmation, webdesign, technique de travail ou d’organisation, business…
Je trouve cependant que les livres ont souvent le défaut de ne pas nous confronter à la compréhension qu’on a de ce qu’on a lu. Si un concept est passé de travers (ou pas du tout), on a peu de chance de s’en rendre compte.
J’essaie de temps en temps de parler de mes lectures autour de moi, mais sans référentiel commun, l’intérêt est limité. C’est pourquoi je me suis dit que si je partageai ça avec d’autres personnes qui auraient lu la même chose que moi, on pourrait compléter notre compréhension respective.
Ça pourrait prendre la forme d’un club de lecture, mais plus technique que littéraire.
L’idée n’est pas originale. Depuis plusieurs mois (minimum), l’équipe de Hashrocket organise un club de lecture avec quelques ingrédients intéressants, dont je me s’inspire ici ouvertement.
Hashrocket est une entreprise basée à Jacksonville et Chicago, qui développe des applications web, principalement à base de Ruby et Rails. Ils sont répartis entre plusieurs équipes qui travaillent en pair-programming sur des projets/clients différents. Ils font beaucoup de choses de la même manière mais certains projets les conduisent à creuser des aspects particuliers d’une équipe à l’autre.
Ils choisissent ensemble 1 ou 2 chapitres d’un livre qui fait référence sur un sujet (par exemple les “design pattern” en Ruby, ou le “refactoring”…) et se donnent rendez-vous la semaine suivante pour en débattre tous ensemble. Le tout est retransmis publiquement via une webcam et on peut interagir avec eux par un chat.
Les caractéristiques
Voilà les aspects qui me paraissent pertinents et que j’aimerai adapter.
Un rendez-vous régulier
C’est un repère temporel qui nous permet de se forcer un peu à lire ce qui a été convenu. Evidemment qu’il n’y a rien d’obligatoire à venir à chaque fois ni à avoir tout lu systématiquement, mais la régularité permet d’instaurer une habitude.
Un créneau dans les horaires de boulot
Ça peut paraître absurde et infaisable, mais je suis convaincu que ce genre de rendez-vous est au bénéfice direct et immédiat de l’entreprise pour laquelle on travaille et qu’1h ou 2 passées pour autre chose que le projet en cours n’est la plupart du temps pas un problème (sauf exception de charrette). De plus, faire ça pendant les heures de boulot ajoute un côté engageant à la démarche, avec une recherche d’efficacité plus importante que si on faisait ça le soir ou le week-end autour de bières et de pizzas – pour ça il y a le PLUG.
Des sujets variés
Mixer d’une fois sur l’autre les technologies et champs de métiers permettrait d’élargir son horizon. Il pourrait y avoir des sujets très spécifiques à tel ou tel langage de programmation, pourquoi pas. Pour autant, il y a tant de sujets qui peuvent s’étudier en se basant sur un langage qui sert d’exemple compréhensible et s’adapter ensuite au contexte de chacun. Et puis il n’y a pas que la programmation. On pourrait aussi aborder le webdesign (html/css), le javascript, les outils/techniques de productivité…
Des discussions, pas des mini-conférences
Le format de la présentation n’est pas mauvais. Il est utilisé depuis longtemps au PLUG, avec succès semble-t-il. Ici ça se passerait plus comme un discussion, où le plus grand nombre participe en donnant son point de vue, son interprétation… Il y aurait inévitablement une personne qui mène un peu la danse, si possible pas toujours la même mais plutôt celle qui maîtrise le sujet un peu mieux que les autres.
Les questions en suspens
Il reste cependant quelques questions auxquelles j’ai déjà pensé et pour lesquelles je n’ai pas forcément de proposition de réponse.
Où ? (lieu physique et/ou virtuel)
Autant que possible, je pense qu’il est bon de se retrouver physiquement. Je ferai pas le laïus sur l’intérêt de ne pas se voir qu’à travers un écran.
2 lieux physiques me viennent à l’esprit : les bureaux d’Autrement et La Bo[a]te.
Chez Autrement, il y a le bureau “technique” et la salle de “réu-sièste”. Ça me semble simple et convivial mais limité si on est nombreux. Et puis il reste à voir si ça ne risque pas de perturber le reste de l’équipe qui travaille là-bas.
À La Bo[a]te il y a les meilleurs conditions possibles, mais le lieu n’est pas toujours disponible, et surtout, pas forcément gratuitement.
Une fois le lieu physique trouvé, on peut aussi envisager de faire comme Hashrocket et diffuser en direct l’image/son d’une webcam et permettre l’interaction des internautes via un canal IRC ou un truc du genre.
Probablement qu’il faut commencer par roder 1 fois ou 2 le rendez-vous avant de se lancer là-dedans.
Quand ?
Une fois par semaine me paraît un bon rythme, mais encore une fois, commençons par en faire 1 ou 2 et puis on verra.
Le faire en fin de journée de travail me paraît bien car ça nous forcerait un peu à terminer (ou ponctuer) la journée et c’est probablement le moment qui coïncide pour le plus de monde. De 17h30 à 18h30 permettrait de ne pas totalement amputer la journée tout en n’empiétant pas trop sur le temps personnel/famille.
Le lundi me semble bien. Ça permet de lire le week-end juste avant, si on est à la bourre, et de garder la lecture au frais dans la tête. C’est aussi probablement le jour où il se passe le moins de choses importantes ou qui risquent de déraper.
Les livres
Se procurer des livres en format électronique est assez facile. Pour autant, à part quelques exceptions gratuites, c’est soit assez cher (surtout si la totalité du livre n’intéresse pas) soit illégal (je vous fais pas un dessin).
Je ne sais pas quelle arrangement on pourrait trouver entre les 2 extrêmes. Il n’est pas impossible qu’on puisse commencer par trouver des chapitres intéressants et disponibles gratuitement. Il me paraît aussi envisageable d’obtenir l’accord de certains éditeurs de distribuer certains chapitres dans ce contexte bien précis.
Idées et commentaires
Si l’idée vous plaît, n’hésitez pas à la commenter, la critiquer et la compléter. De toutes façons, si ça prend forme, ça sera pour convenir le mieux possible à ceux qui en feront partie, donc il n’y pas beaucoup de risque à se lancer