Empathie

Première publication : 2014-10-30
Tags : opinion

Je viens de lire ce tweet de Sam Sheppard :

Saying “Why are you depressed? Your life is great.” is like saying “What do you mean you have asthma? There is plenty of air in here.”

En français :

Dire “Pourquoi es-tu déprimé, la vie est belle.” c’est comme dire “Comment ça tu as de l’asthme ? Il y a plein d’air partout.”

Pour moi ça révèle un manque d’empathie, une incapacité à se mettre dans le peau de l’autre.

J’adhère parfaitement à ce propos, et pourtant j’ai déjà été coupable de ce genre de remarque. J’ai déjà dit des choses similaires à un de mes enfants lorsqu’il éclatait de colère et disait que je ne pouvais pas comprendre à quel point sa vie est difficile et que ses problèmes sont durs à gérer.

C’était un moment partagé de colère, où ma capacité à écouter véritablement mon enfant n’était pas à son comble. Nous communiquions à des niveaux différents. Je n’entendais pas l’expression de son ressenti, je voulais juste arrêter cette crise et être obéi.

J’ai renvoyé violemment à mon enfant l’injustice de son propos en argumentant piètrement qu’il fallait un peu garder les pieds sur terre, qu’on vit confortablement, sans avoir faim ni froid, avec de l’éducation et des loisirs… bref, qu’on a une belle vie.

Ce n’est qu’après que j’ai compris que mon enfant exprimait sincèrement son ressenti et qu’il méritait d’être entendu et reconnu comme tel. J’ai également compris à quel point j’avais de la chance d’avoir un enfant qui parle de ses sentiments aussi clairement, sans peur d’être jugé ou incompris et que je n’avais pas le droit de l’en dégouter.

Plus généralement, pas juste pour un enfant, j’estime qu’un sentiment est une des choses les plus authentiques. On peut mentir en parole, avoir des actes sans intention ou conviction, mais un sentiment est obligatoirement authentique.

NB : Cet article est très brouillon. Je l’ai rédigé presque sans relecture, en pleine journée de travail. Je n’ai pas voulu reporter pour prendre le temps de peaufiner mon propos, j’ai préféré la spontanéité.